A propos d'Emma

Quelle est ma formation ?

Avant de vous répondre, dites-moi :
Quel est le bon cursus pour savoir écouter ?
Quel est le cycle universitaire qui apprend à se décentrer de soi pour se centrer sur l’autre, qui explique comment respecter le rythme et le discours de celui qui se confie, qui enseigne l’empathie, la neutralité bienveillante ?

Ma formation médicale n’est pas ce qui me permet de vous proposer mon écoute. C’est mon expérience avec mes patients.
Au cours de ces années, j’ai eu l’occasion de constater que l’écoute est parfois, rarement, mais parfois tout de même, suffisante pour soulager une souffrance, répondre à une attente non formulée par le patient.

J’ai une anecdote pour illustrer mes propos :
Un patient appelle régulièrement les pompiers vers 6H00 du matin. Il se plaint d’oppression, de douleurs thoraciques. L’examen clinique est normal, le bilan sanguin est normal, l’ECG est normal.
Il est donc systématiquement renvoyé chez lui… pour revenir quelques jours plus tard.
La fois suivante, je suis de garde.
On me dit “t’embêtes pas Emma, c’est un habitué, il vient souvent, mais il n’a rien”.
Mais comment ça “rien” ?! Alors pourquoi est-il là ?
Je me dis alors qu’il a sans doute “quelque chose” mais que nous n’avons pas trouvé quoi.
En m’asseyant simplement au bord de son lit pour retracer avec lui ce que l’on appelle l’histoire de sa maladie, sans jamais douter de l’existence de son problème, il finit par me confier que son fils est décédé quelques mois plus tôt suite à une hémorragie nasale, très tôt le matin. Et ce monsieur a porté à bout de bras sa belle-fille, sa femme, sans prendre de temps pour lui.
En parlant, en s’entendant me raconter son histoire, il comprend.

Alors voilà pourquoi l’écoute est essentielle, l’écoute sans anticipation, sans préjugé, l’écoute confiante.

En espérant avoir été entendue…

Bien à vous

Emma.